Le printemps est là. Il m’a inspiré une nouvelle peinture.
En ces temps arrêtés, partager un texte de Paul Eluard
Ailleurs ici partout
[…]
Là je vois de près et de loin
Là je m’élance dans l’espace
Le jour la nuit sont mes tremplins
Là je reviens du monde entier
Pour rebondir vers chaque chose
Vers chaque instant et vers toujours
Et je retrouve mes semblablesJe parle d’un temps délivré
Des fossoyeurs de la raison
Je parle de la liberté
Qui finira par nous convaincre
Nul n’aura peur du lendemain
L’espoir ne fait pas de poussière
Rien ne sera jamais en vainJe cherche à me créer une épreuve plus dure
Qu’imaginer ce monde tel qu’il pourrait être
Je voudrais m’assurer du concret dans le temps
Partir d’ici et de partout pour ailleursOuvrir vraiment à l’homme une porte plus grande
[…]Paul Eluard – Poésie ininterrompue – Œuvre poétique VI
Éditions du club de l’honnête homme p 180
En vous souhaitant un beau printemps à rêver les créations à venir.
Dans cette édition, ce poème est précédé d’une citation de Diderot :
Il y a quelque adresse à avoir mis mes idées dans la bouche d’un homme qui rêve: il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie, afin de lui procurer ses entrées; j’aime mieux qu’on dise: « Mais cela n’est pas si insensé qu’on croirait bien »,
que de dire : « Écoutez-moi, voici des choses très-sages. »Diderot – lettre à Sophie Volland
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