Jia Dao (779 – 843) Composé dans l’ermitage de Li Ning
une demeure tranquille, peu de voisins
un sentier herbeux à travers un jardin en friche
les oiseaux percent dans les arbres au bord de l’étang
parfois un moine vient frapper à la porte sous la lune
une fois le pont traversé se déploient les couleurs de la campagne
déplacer un rocher ébranlerait l’assise des nuages
absent un long moment me voilà de retour
mon vœu de retraite je ne saurais trahir
Partir au petit matin de la ville de Baidi – Li Bai ()
Je quitte à l’aube la ville Baidi baignée
Dans les nuages multicolores
Et me voilà au crépuscule à Jiangling
Mille li déjà parcourus
Les cris de grands singes ne cessent de résonner
Dans les montagnes des deux rives
Mon bateau léger file parmi dix mille défilés
traduction Shi Bo
poème de li bai calligraphié en xingcao par Corinne Leforestier 2024
poème de li bai calligraphié en xingshu par Corinne Leforestier 2024
poème de li bai calligraphié en kaoshu par Corinne Leforestier 2024
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Exercices préparatoires
pour chaque vers de droite à gauche :
1 style kaishu (régulier), 2 style xingshu (courant),3 style caoshu (herbe folle), 4 et 5 style de Su Dong Po
vers 1 朝辭白帝彩雲間 calligraphié en 4 styles
vers 2 千裏江陵一日還 calligraphié en 4 styles
vers 3 兩岸猿聲啼不住 calligraphié en 4 styles
vers 4 輕舟已過萬重山 calligraphié en 4 styles
calligraphie dans le style de Su Dong Po
Su Shi 蘇軾 qui prendra aussi le nom de Su Dong Po 蘇東坡, (voir la fiche wikipedia)
était aussi calligraphe.
Retenir un ami dans la montagne – Zhang Xu (8e siècle)
Dans la montagne transparente
La nature joue avec la lumière printanière
Ne la quittez pas précipitamment
à cause d’un petit nuage au loin
Même si le ciel est dégagé
sans la moindre menace de pluie
vos vêtements seront mouillés
une fois au fond des nuées
Jia Dao (779 – 843) Passant la nuit au kiosque de la famille Li
Son oreiller, une pierre ramassée dans le ruisseau
L’eau du puits rejoint l’étang sous les bambous
Voyageur de passage, sans sommeil, à minuit
Seul, il attend l’arrivée de la pluie de montagne.
la balustrade vermillon et les piliers peints
se reflètent dans l’étang lumineux
en robe de lin blanc et bonnet de gaze noire,
tu marches en traînant tes sandales
sous le pont, tortues et poissons, au soir innombrables
reconnaissent, quand tu traverses le pont, le bruit de ta canne
« Su Tung Po – rêve de printemps » – Edition Moundarren
Une autre composition calligraphique du même poème
sous le pont au moulin de la porte – encre juin 2023
un poème de Liu Yuxi calligraphié en xingshu en 2023 par Corinne Leforestier
秋風引
何處秋風至 蕭蕭送雁群
朝來入庭樹
孤客最先聞
Ode au vent d’automne D’où vient ce vent d’automne ?
Son murmure salue les oies sauvages
Dès le matin elles se posent sur l’arbre de la cour
Voyageur solitaire, je suis le premier à les entendre
Improvisation au retour au pays natal – He Zhizhang (689 – 744)
J’ai quitté mon village très jeune
J’y reviens aux cheveux blancs
L’accent du pays est toujours gardé
Mais mes cheveux sont devenus clairsemés
Les enfants me regardent et ne me connaissent pas
Ils me demandent dans un sourire
«D’où venez-vous, voyageur?»
Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez, il vous faut commencer par un simple pas. traduction de Pierre Rickmanns – les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère
une autre calligraphie de la sentence
la sentence calligraphiée en caoshu à droite et en xingshu à gauche
contemplant la montagne sacrée La doyenne des montagnes sacrées, à quoi ressemble-t-elle?
Aux pays de Chi et de Lu, vert à n’en plus finir,
la création concentre là sa magie et sa splendeur
l’ubac et l’adret découpent le crépuscule et l’aurore
de ma poitrine élargie naissent les couches de nuages
dans mes yeux tendus traversent les oiseaux qui s’en retournent
je vais escalader jusqu’au sommet,
et d’un regard embrasser les innombrables montagnes minuscules
Traduction : éditions Moundarren – TU FU une mouette entre ciel et terre
Nouvelle visite au général HO
le soleil se couche sur la terrasse
dans le vent printanier c’est le moment de boire le thé
appuyé à la balustrade en pierre j’imprègne mon pinceau d’encre,
et sous les feuilles du paulownia compose un poème
un martin-pêcheur chante sur le portant
une libellule est perchée sur le fil d’un pêcheur
épris désormais du plaisir de la quiétude,
sans prendre rendez-vous souvent je reviendrai ici
Traduction : éditions Moundarren TU FU une mouette entre ciel et terre