Catégorie : calligraphie chinoise Page 10 of 11

Liu chang qing – Salut au départ de l’ermite

劉長卿-送上人

Liu chang qing (709-785) Salut le départ de l’ermite

calligraphié en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier

孤雲將野鶴
豈向人間住
莫買沃洲山
時人已知處

Liu chang qing (709-785)
Salut au départ de l’ermite

Un nuage solitaire accompagne
des oies sauvages
Elles ne viennent pas
se loger dans notre monde
N’achète pas la montagne Wozhou
Tu connais déjà où aller

Traduction de Shi Bo

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Un poème de Han Shan

un poème de Ha,Shan calligraphié en caoshu

calligraphié en caoshu sur papier de riz 50 x 70 © Corinne Leforestier

寒山詩

閑遊華頂上
日朗晝光輝
四顧晴空里
白雲同鶴飛

Un poème de Han shan (VII-VIIIè)

oisif je me promène sur le pic fleuri
soleil serein, jour rayonnant
je regarde alentour, le ciel est dégagé
quelques nuages blancs et une grue ensemble volent

Han Shan « merveilleux le chemin de Han shan » – Edition Moundarren


et voici 2 autres calligraphies du même poème

 

les 3 vues ensemble

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Wei Yingwu – Rivière à l’ouest de Chuzhou

韋應物-滁州西涧

calligraphié en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier

獨憐幽草澗邊生
上有黃鸝深樹鳴
春潮帶雨晚來急
夜渡無人舟自橫

Wei Yingwu (737-790)
Rivière à l’ouest de Chuzhou

J’adore les herbes au bord de la rivière
Au-dessus des loriots gazouillent au fond des arbres
La pluie crépusculaire accentue la crue printanière
Un bateau solitaire en biais à l’embarcadère désert

Traduction de Shi Bo

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Toujours la même peinture ?

En contemplant la dernière peinture en cours posée sur le chevalet, je m’interroge : d’où viennent ces deux ou trois paysages qui surgissent en variations multiples au fil des ans ?
Quels sont-ils : des souvenirs ? Des lieux à atteindre ?

Le jeu est toujours le même : il consiste à apposer des touches de peintures pour s’y perdre jusqu’à trouver où se reposer, puis s’imprégner des couleurs, des matières des atmosphères rêvées, imaginées.
Les éléments inspirants sont l’eau, la pierre, les arbres, souvent un chemin, parfois une vue plongeante comme si le paysage survenait du regard d’un oiseau.
Toujours la nature et l’homme dilué jusqu’à l’effacement comme dans ce poème de René Char :

♦♦♦♦♦♦

[…] Tour à tour, coteau luxuriant, roc désolé, léger abri, tel est l’homme, le bel homme déconcertant.

Disparu, l’élégance de l’ombre lui succède. L’énigme a fini de rougir.

Nota. – Cessons de miroiter. Toute la question sera un moment, de savoir si la mort met bien le point final à tout. Mais peut-être notre cœur n’est-il formé que de la réponse qui n’est point donnée ? […]

Extrait du rempart de brindilles – Les Matinaux – René Char
Poésie / Gallimard p 121

les miroitants

Les miroitants (en cours de création) – technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019- ©Corinne Leforestier

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Qian Qi – A la fin du printemps retour à mon ancienne maison dans la montagne

錢起-暮春歸故山

Qian Qi - A la fin du printemps retour à mon ancienne maison dans la montagne

calligraphié en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier

谷口春殘黃鳥稀
辛夷花盡杏花飛
始恰幽竹山窗下
不改清陰待我歸

Qian Qi (722 – 780))
A la fin du printemps
retour à mon ancienne maison dans la montagne

A l’entrée de la vallée
les loriots sont déjà rares
Aux derniers jours du printemps
les magnolias sont dépouillés de leurs fleurs
et celles des abricotiers s’envolent à tous les vents
J’aime surtout les bambous au pied de la montagne
Ombrageant la fenêtre
Ils gardent leur verdure sombre
en attendant mon retour

Traduction de Shi Bo

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Wang Wei – dans la montagne : vidéo d’une calligraphie en caoshu

王维 – 山中

Voici la vidéo de la calligraphie du poème « dans la montagne »
de Wang-Wei réalisée en septembre 2018 à Chaudon

 

calligrdans la montagne

calligraphie en caoshu sur papier 50×70  © Corinne Leforestier

荊溪白石出
天寒紅葉稀
山路元無雨
空翠濕人衣

Wang Wei (701 – 761)
Visite du Temple Xiangji

Rochers blancs surgissant des eaux de Jing
Feuilles rouges, ça et là, dans le ciel froid
Il n’a pas plu sur le sentier de montagne
Seul l’azur du vide mouille nos habits.

Traduction de François Cheng
L‘écriture poétique chinoise p.137

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Yuan Mei – Improvisation

calligraphié en xingcao sur papier de riz 50 x 70 © Corinne Leforestier


袁枚-偶成

安身浮世外
行止自徐徐
白鹭替迎客
春風為卷書

Yuan mei (1716-1797)
Improvisation

je me suis installé
en dehors du monde de poussière

en mouvement ou au repos
je vis à ma guise

ma grue blanche à ma place
accueille les visiteurs

le vent printanier pour moi
tourne les pages du livre

Yuan Mei « Epicurien taoïste » – Edition Moundarren


 et voici 2 autres calligraphies du même poème :
aiguisez votre sens de l’observation en repérant les différences …

Les 3 calligraphies ensemble …


♦♦♦♦♦

La grue blanche vous salue …

aquatinte au sucre sur zinc 15 x 10 – 2009 © Corinne Leforestier

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La lande

Calligraphier m’emmène sur les traces des poètes chinois.
Peindre c’est aussi  poursuivre un voyage …

La lande – technique mixte sur toile 150 x 120 – 2014 – © Corinne Leforestier

En écho, ce poème de Kenneth White

♦♦♦♦♦♦

Lettre à un vieux calligraphe

Cent jours passés
par les grèves et les montagnes

à l’affût
du héron et du cormoran

puis écrire ceci
à la lisière du monde

dans un silence devenu
une seconde nature

et connaître à la fin
dans le crâne, dans les os

le sentier du vide.

Kenneth White – un monde ouvert
Poésie / Gallimard p 47

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Qiu Wei – Je cherche l’ermite de la colline de l’ouest sans pouvoir le rencontrer

丘為-尋西山隱者不遇

un poème de qiu wei calligraphié en kuangcao en 2019 - © corinne leforestier un poème de wang wei calligraphié en caoshu en 2019 - © corinne leforestier

Poème de Qiu Wei calligraphié en caoshu – 2019 © corinne leforestier

絕頂一茅茨   直上三十里
扣關無童僕   窺室唯案幾
若非巾柴車   應是釣秋水
差池不相見   黽勉空仰止
草色新雨中   松聲晚窗里
及茲契幽絕   自足蕩心耳
雖無賓主意   頗得清靜理
興盡方下山   何必待之子

Qiu Wei (8ème siècle)
Je cherche l’ermite de la colline de l’ouest sans pouvoir le rencontrer

Pour atteindre votre chaumière perchée au sommet de la colline
Il faut grimper plus de trente li
Je frappe à votre porte, aucune réponse
Je regarde à l’intérieur, votre table de lecture est déserte
Il se peut que vous soyez parti
En voyage dans votre charriot
Ou à la pêche au bord de l’eau d’automne
A mon grand regret je ne vous ai pas croisé sur le chemin
Oh! Combien est grande ma déception difficile à réprimer

La récente pluie offre une verdure fraîche aux herbes
Le chuchotement des pins vibre le soir à la fenêtre
Je savoure les délices de cette quiétude
Qui purifie mes oreilles du bruit, mon âme du souci
Certes nous n’avons pu nous rencontrer
Mais j’ai compris pourquoi vous vous adonnez à cette pureté de la vie
Au comble de la joie je redescends de la montagne
Il n’est plus besoin d’attendre votre retour

Traduction de Shi Bo

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Zhuang Zi (Tchouang Tseu), le rêve du papillon : 3 livres uniques sur « cahier impérial »

tchouang tseu: : le rêve du papillon celligraphies et encres de Corinne Leforestier

couverture de l’exemplaire N°3

3 exemplaires sur « cahier impérial »
14 x 17 – 11 encres
© Corinne Leforestier

莊周夢蝶
昔者莊周夢為胡蝶,栩栩然胡蝶也。自喻適志與!不知周也。俄然覺,則蘧蘧然周也。不知周之夢為胡蝶與?胡蝶之夢為周與?周與胡蝶,則必有分矣。此之謂物化。

 

le rêve du papillon de tchouang tseu - calligraphie et encre de corinne leforesierZhuang Zi (4ème siècle avt.)
Le rêve du papillon
Jadis, Zhuangzi rêva qu’il était papillon, voletant heureux de son sort, et ignorant qu’il était Zhuangzi.
Soudain il s’éveilla, indiscutablement Zhuangzi lui-même. Il ne sut plus si c’était Zhuangzi qui s’était rêvé papillon, ou un papillon qui rêvait être Zhuangzi.
Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence !
C’est ce qu’on appelle la Transformation des choses.

feuilletez l’exemplaire N°3
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