Fin 2021, j’ai calligraphié les cinq poèmes de Han Shan présentés dans l’Idiot chinois de Kyril Ryjik (tome 1 – éditions You feng 2014).
En voici deux d’inspiration bouddhiste.
寒山詩
雪滿乾坤萬象新
白銀世界裡藏身
坐來頓入光明藏
此處從來絕點塵
Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)
Neige emplissant ciel et terre, toute apparence neuve,
Monde argenté, moi caché en son sein,
Assis subitement plongé en trésor de lumière,
ce lieu, depuis toujours, sans un grain de poussière
traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I – p 159
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Kyril Ryjik les commente abondamment car ils sont riches de métaphores à sens multiples.
Par exemple
dans le premier
光 guāng lumière, éclat, clarté / illuminer
明míng lumière, briller / mettre en lumière
Dans le poème l’association 光 明 signifie « illumination » au sens bouddhiste
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dans le deuxième
空 kōng vide, creux
華 huá fleur multicolore / superficiel / splendeur
Dans le poème l’association 空華 signifie « illusions«
Une autre composition du même poème
百千世界空華影
一片身心水月光
伎倆窮時消息斷
可中無處著思量
Les cent mille mondes, efflorescents reflets dans le vide du ciel
Corps et esprit, unique et mince éclat de lune dans l’eau.
Quand l’habileté va jusqu’au fond d’elle même et s‘épuise,
toute communication cesse avec la respiration du monde.
A cet instant nul lieu pour réfléchir.
traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I – p 156
Une autre composition du même poème
A suivre …
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