Catégorie : style xingcao Page 3 of 8

une poésie de Yu Xuanji

鱼玄机 Yu Xuanji (844 – 871)

Un poème de Yu Xuanji calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

江行
大江橫抱武昌斜
鸚鵡洲前戶萬家
畫舸春眠朝未足
夢為蝴蝶也尋花

Naviguant sur le fleuve
Le grand fleuve ceinture Wu chang
en face de l’île du perroquet dix mille maisons
sur la barque peinte mon sommeil printanier ce matin n’est pas encore rassasié
rêvant que je suis un papillon, je pars à nouveau à la recherche des fleurs

Traduction : éditions Moundarren – de l’art poétique de vivre au printemps


une autre calligraphie du même poème

 

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Deux poèmes de Yang Wan Li

楊萬里
Yang Wan Li (1127-1206)
下橫山灘頭望金華山

山思江情不負伊
雨姿晴態總成奇
閉門覓句非詩法
只是征行自有詩

Descendant le rapide de la montagne, je contemple la montagne de la fleur d’or

La pensée de la montagne, le sentiment de la rivière ne trompent pas
l’allure du temps pluvieux, l’allure du beau temps, les deux sont admirables
s’enfermer derrière une porte pour rechercher des vers n’est pas la bonne méthode pour composer un poème
c’est seulement quand on voyage que le poème vient naturellement

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

晚歸再度西橋

歸近溪橋東複東
蓼花迎路舞西風
草深一鳥忽飛起
侬不覺他他覺侬

De retour le soir, je traverse à nouveau le pont de l’ouest

je rentre par le pont de l’ouest, vers l’est, toujours vers l’est
des fleurs de renouées sur le chemin dansent dans le vent d’ouest
dans les herbes foisonnantes, brusquement, un oiseau s’envole
je ne l’avais pas remarqué, lui m’a remarqué

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

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une poésie de Wang Wei – mon refuge au pied de Zhong-nan

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

終南別業
中歲頗好道,晚家南山陲。
興來每獨往,勝事空自知。
行到水窮處,坐看雲起時。
偶然值林叟,談笑無還期。

Mon refuge au pied de Zhong-nan
Au milieu de l’âge, épris de la voie
Sous le Zhong nan, j’ai choisi mon logis
Quand le désir me prend, seul je m’y rends
Seul aussi à connaître d’ineffables vues
Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages
Parfois, errant je rencontre un ermite :
On parle, on rit, sans soucis du retour.

Traduction : François Cheng – l’écriture poétique chinoise


Le voici lu en mandarin (extrait de librivox – 300 poèmes tangs – volume 3)

zhōngnán bié yè
zhōng suì pō hǎo dào
wǎn jiā nánshān chuí
xīng lái měi dú wǎng
shèng shì kōng zì zhī
xíng dào shuǐ qióng chǔ
zuò kān yún qǐ shí
ǒu rán zhí lín sǒu
tán xiào wú huán qī

Les vers 5 et 6 de ce poème sont célèbres pour exprimer la transformation perpétuelle  de toute chose.

Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages

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une poésie de Wang Wei sur la source aux fleurs de pêchers

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

安得捨塵網
拂衣辭世喧
悠然策藜杖
歸向桃花源

Comment se dégager des filets du monde de poussière,
époussetant mon vêtement quitter le tumulte du monde,
et, à l’aise, tenant ma canne en chénopode,
retourner à la source des fleurs de pêchers.

Traduction : Wang Wei – le plein du vide – Edition Moundarren

La Source aux fleurs de pêcher (chinois : 桃花源 ) est une histoire émanant du poème de Tao Yuanming (陶渊明, 365-427, Jin et Song du Sud), « la source aux fleurs de pêcher (桃花源诗). »

Cette œuvre raconte l’aventure d’un pêcheur laïque, qui entre par accident dans une vallée coupée du monde des vivants, aux pêchers en fleurs. Ses habitants vivent dans une forme de paradis. Après avoir découvert leur vie en les écoutant, et après avoir fait le serment de ne pas divulguer leur secret, il s’en retourne dans son pays. Mais il ne peut garder son secret. Le souverain fait effectuer des recherches dans tout le pays, mais en vain. Et le monde des pêchers en fleurs reste une histoire au succès constant à travers les siècles, dans le monde asiatique. (extrait de Wikipedia)

 

Une autre composition calligraphique de ce poème

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 Hier après-midi, tandis que je dessinais dans la lande de genets, deux vols de grues cendrées sont passées au-dessus du col de Chaudon.

Bientôt les premières fleurs de pruniers…

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Un poème de Li Bai : buvant du vin

李白 – 山中對酌

兩人對酌山花開
一杯一杯復一杯
我醉欲眠卿且去
明朝有意抱琴來

Li Bai (701-762)

buvant du vin avec un ami
Face à face nous buvons; s’ouvrent les fleurs du mont.
Une coupe vidée, une autre, et une autre encore…
Ivre, las, je vais dormir; tu peux t’en aller.
Reviens demain, si tu veux, avec ta cithare!

Traduction François Cheng – L’écriture poétique chinoise – seuil

Un poème de Libai calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu  par François Cheng
extrait de l’émission POÉSIE CHINOISE – Qu’est-ce que la Poésie chinoise ?
France Culture, 1979

liǎng rén duì zhuó shān huā kāi
yī bēi yī bēi fù yī bēi
wǒ zuì yù mián qīng qiě qù
míng zhāo yǒu yì bào qín lái


Une autre calligraphie du même poème

et une autre encore

Les trois ensemble

bonne année du lapin !

 

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Trois poèmes de Han Shan

Voici trois nouveaux poèmes de Han Shan présentés dans l’Idiot chinois de Kyril Ryjik (tome 1 – éditions You feng 2014).
寒山詩

Han Shan (VIIe ‑ VIIIe)

身心放下有余閑
垂老生涯在萬山
不許白雲輕出谷
好隨明月護柴關

Corps et esprit déposés, temps de reste
vers la vieillesse aux berges de la vie, dans les milles montagnes,
interdit aux blancs nuages de s ‘échapper, légers, de la vallée,
Aimer suivre la lune brillante qui veille sur la porte close.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 154

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

春深雨過落花飛
再再天香上衲衣
一片閒心無處着
峰頭椅杖看運歸

Au passage des pluies, au plus fort du printemps, les fleurs chutent en voletant
Peu à peu leur parfum pénètre ma robe rapiécée.
Esprit simple et vacant, continûment sans lieu.
A la crête du pic, étayé d’un bâton, je regarde le retour des nuages.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 160

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

月色松聲總聞見
禪心妄想聖凡分
消歸一念無生處
此意如何把似君

La couleur de la lune et le son des pins,
nous les percevons tous par l’œil et par l’oreille
En ce qui concerne l’esprit de la méditation et les vaines illusions
seul, de tous, le sage les distingue.
Se résorber dans une pensée unifiante,
faire retour là où il n’y a plus ni genèse ni extinction…
Comment vous faire saisir ce dessein?

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I – p 162

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

 

bonnes fêtes de fin d’année
à l’année prochaine …

le soleil perce les nuages – vers le col de Corobin – photo – Corinne Leforestier – novembre 2022

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Deux poèmes de Han Shan

Fin 2021, j’ai calligraphié les cinq poèmes de Han Shan présentés dans l’Idiot chinois de Kyril Ryjik (tome 1 – éditions You feng 2014).
En voici deux d’inspiration bouddhiste.

寒山詩

雪滿乾坤萬象新
白銀世界裡藏身
坐來頓入光明藏
此處從來絕點塵

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

Neige emplissant ciel et terre, toute apparence neuve,
Monde argenté, moi caché en son sein,
Assis subitement plongé en trésor de lumière,
ce lieu, depuis toujours, sans un grain de poussière

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 159

◊◊◊◊◊

Kyril Ryjik les commente abondamment car ils sont riches de métaphores à sens multiples.

Par exemple

dans le premier
guāng lumière, éclat, clarté / illuminer
míng lumière, briller / mettre en lumière

Dans le poème l’association signifie « illumination » au sens bouddhiste

◊◊◊◊◊

dans le deuxième
kōng vide, creux
huá fleur multicolore / superficiel / splendeur

Dans le poème l’association signifie « illusions« 

 

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

 

Une autre composition du même poème

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

百千世界空華影
一片身心水月光
伎倆窮時消息斷
可中無處著思量

Les cent mille mondes, efflorescents reflets dans le vide du ciel
Corps et esprit, unique et mince éclat de lune dans l’eau.
Quand l’habileté va jusqu’au fond d’elle même et s‘épuise,
toute communication cesse avec la respiration du monde.
A cet instant nul lieu pour réfléchir.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 156

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

Une autre composition du même poème

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

A suivre …

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Une poésie de Su Dong Po (Su Shi) pour entrer dans les nuits longues …

海棠  蘇東坡
東風裊裊泛崇光
香霧空濛月轉廊
只恐夜深花睡去
故燒高燭照紅妝

Le pommier sauvage en fleurs – Su Dong Po(1037~1101)

Dans le doux vent d’est se répand une lueur sublime
un brouillard parfumé dense tombe, la lune décline au-dessus de la galerie
craignant que dans la nuit profonde les fleurs ne s’endorment,
exprès j’ai allumé une grande chandelle pour éclairer leur parure rouge

« Su Tung Po – rêve de printemps » – Edition Moundarren

Un poème de Su Dong Po calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu en mandarin

Hǎi táng   Sū Shì

dōng fēng niǎo niǎo fàn chóng guāng
xiāng wù kōng méng yuè zhuǎn láng
zhī kǒng yè shēn huā shuì qù
gù shāo gāo zhú zhào hóng zhuāng

 

Une autre calligraphie du même poème

Su Shi 蘇軾 qui prendra aussi le nom de Su Dong Po 蘇東坡,
(voir la fiche wikipedia)
était aussi calligraphe.

Dans les prochaines semaines,
je vais m’exercer à partir de modèles de ses calligraphies.

Quelques variantes de caractères apparaissant dans le poème calligraphiés par Su Shi.

vent

fleur

nuit

lune

 

Ses deux signatures

Son portrait par Zhao Mengfu

 

à suivre …

 

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Un poème de wei ying wu : dans un monastère, prenant le frais

韋應物
精舍納涼

山景寂已晦  野寺變蒼蒼
夕風吹高殿  露葉散林光
清鐘始戒夜  幽禽尚歸翔
誰復掩扉臥  不詠南軒涼

wei ying wu (737-792)

dans un monastère, prenant le frais
Le paysage de la montagne, silencieux, est plongé dans l’obscurité
le temple retiré se fond dans son bleu foncé
le vent du soir souffle dans la haute salle
sur les feuilles mouillées par la rosée se répand la lumière de la forêt
la cloche claire annonce le début de la nuit
indistincts, quelques oiseaux qui rentrent volent encore
au lieu de fermer la porte et d’aller me coucher,
je reste à fredonner dans la fraîcheur de la galerie du sud

Tao  « poèmes » – Edition Moundarren

Un poème de wei ying wu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte « 1000 caractères »)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

 

Une autre calligraphie du même poème

Une troisième calligraphie pour observer les différences.

Les trois ensemble

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Un poème de Bo Ju-yi : deux rochers offerts …

白居易
南侍御以石相贈,助成水聲,因以絕句謝之

泉石磷磷聲似琴
閑眠靜聽洗塵心
莫輕兩片青苔石
一夜潺湲直萬金

Bo Ju-yi (772 – 846)

L’intendant de l’empereur m’a offert des rochers pour agrémenter le bruit de l’eau, composé pour le remercier

La source et les rochers émettent un son cristallin, comme un ch’in
oisif, allongé j’écoute, ça lave mon cœur de sa poussière
il ne faut pas sous-estimer les deux rochers moussus
toute la nuit leur murmure vaut dix mille écus d’or.

Po Chu Yi  « un homme sans affaire » – Edition Moundarren

Un poème de Bo Juyi calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

photo © Corinne Leforestier

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