Catégorie : style xingcao Page 5 of 8

Sentence du jour tirée du Tao Te King (5/6)

Cinquième phrase du chapitre 81
du Tao Te King de Lao Tseu
道德 经   老子   第八十一章

天之道,利而不害;聖人之道
為而不争

tiān zhī dào, lì ér bù hài ; shèng rén zhī dào
wéi ér bù zhēng

Sentence de Lao Tseu calligraphié en xingcao en 2022 – © Corinne Leforestier

En voici trois traductions

Le tao du ciel profite sans jamais nuire
le tao du Sage est d’œuvrer sans jamais rivaliser.

Traduction de Cheng Wing fun et Hervé Collet – Le vieux sage – de l’accord au cours des choses – éditions Moundarren

Le Tao du ciel
Favorise sans nuire.
Le Tao du sage
Agit sans disputer.

Traduction de Shi Bo

La voie du ciel consiste à avantager sans nuire.
La voie du saint consiste à agir sans rien disputer.

Traduction Liu Kia-Hway et Benedyct Grynpas – philosophes taoïstes I – gallimard nrf

Exercices calligraphiques préparatoires

I – Cinq caractères de cette phrase calligraphiés de bas en haut en kaishu, xingshu, caoshu

de gauche à droite :


zhēng disputer, rivaliser
hài nuire
1. tranchant – 2. favorable, propice – 3. avantage, profit
dào voie, tao
tiān ciel

II – Quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte « 1000 caractères »)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

deux autres compositions calligraphiques de la sentence

Dans cette composition verticale, il manque un caractère : lequel ?

Les deux dernières phrases du chapitre 81 calligraphiées ensemble

A suivre dans les semaines à venir
 La calligraphie du chapitre 81 entier en kaishu et en xingshu

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Sentence du jour tirée du Tao Te King (4/6)

Quatrième phrase du chapitre 81
du Tao Te King de Lao Tseu
道德 经 – 老子 – 第八十一章

聖人不積,既以為人己愈有,
既以與人己愈多

shèng rén bù jī , jì yǐ wéi rén jǐ yù yǒu ,
jì yǐ yǔ rén jǐ yù duō

Sentence de Lao Tseu calligraphié en xingcao en 2022 – © Corinne Leforestier

En voici trois traductions

Le sage n’accumule pas pourtant,
plus il fait pour les autres plus il est
plus il donne aux autres plus il a.

Traduction de Cheng Wing fun et Hervé Collet – Le vieux sage – de l’accord au cours des choses – éditions Moundarren

Le sage n’accumule pas les richesses
Plus il aide
Plus il possède;
Plus il donne
Plus il s’enrichit.

Traduction de Shi Bo

Le saint ne réserve rien;
en agissant pour autrui, il possède davantage;
en donnant à autrui, il multiplie
davantage encore sa richesse.

Traduction Liu Kia-Hway et Benedyct Grynpas – philosophes taoïstes I – gallimard nrf

Exercices calligraphiques préparatoires

I – Cinq caractères de cette phrase calligraphiés de bas en haut en kaishu, xingshu, caoshu

de gauche à droite :

accumuler
shèng sage
wéi 1. agir / faire – 2. servir de – 3. devenir / être –4. (préposition) par
de plus en plus
offrir

II – Quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte « 1000 caractères »)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

une autre calligraphie de la sentence

A suivre dans les semaines à venir
deux autres articles sur ce sujet
1 – La cinquième phrase (et dernière) du chapitre 81
2 – La calligraphie du chapitre 81 entier en kaishu et en xingshu

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un poème de Li Bai – Dans la montagne …

山中問答

Dans la montagne question et réponse

李白
Li Bai (701-762)

問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間


Vous me demandez pourquoi je perche sur la montagne émeraude
je ris, sans répondre, le cœur libre
les fleurs de pêchers, au fil de l’eau s’éloignent
ciel et terre ici diffèrent du monde ordinaire

Editions moundarren – Li Po buvant seul sous la lune

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le poème lu en chinois

 

山中問答  – 李白

問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間

shān zhōng wèn róng – lǐ bái

wèn yú hé yì qī bì shān
xiào ér bù dā xīn zì xián
táo huā liú shuǐ yǎo rán qù
bié yǒu tiān dì fēi rén jiān

Bonne année 2022
à danser sous la lune ?

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Une poésie de Su Dong Po calligraphiée en trois styles

Une poésie de Su Dong Po de saison,
calligraphiée en trois sytles : kaishu, xingshu, xingcao

書雙竹湛師房

Inscrit sur le mur de la chambre de maître Chan
au temple des deux bambous

蘇東坡
Su Dong Po(1037~1101)

暮鼓朝鍾自擊撞
閉門孤枕對殘釭
白灰旋撥通紅火
臥聽蕭蕭雨打窗

au crépuscule on frappe le tambour, à l’aube on sonne la cloche
porte close, sur l’oreiller solitaire face à la lampe qui s’éteint
je remue les cendres blanches, aussitôt le feu se ravive, rouge
allongé j’écoute « siao siao » la pluie tape à la fenêtre

« Le poêle et le poète et autres plaisirs poétiques de l’hiver » – Edition Moundarren

Une poésie de Su Dong Po calligraphié en xingshu (style courant)  en 2021 – © Corinne Leforestier

蕭蕭 siao siao fait la pluie …

 

Le même poème calligraphié en Kaishu (style régulier)

et en xingcao (mélange de caoshu – style herbe folle et xingshu (style courant)

les 3 ensembles

bonnes fêtes de fin d’année au coin du feu

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un poème de Li Bai -Air ancien (42ème)

古風第四十二首

Air ancien (42ème poème)

李白
Li Bai (701-762)

搖裔雙白歐 鳴飛滄江流
宜與海人狎 豈伊雲鶴儔
寄影宿沙月 沿芳戲春洲
吾亦洗心者 忘機從爾游

Dans un ébrouement d’ailes, deux blanches mouettes
Elles crient en survolant la rivière azurée
Familiers avec ceux qui les aiment vraiment
Comment se lieraient-elles avec les grues mesquines ?
Elles dorment sur le sable au clair de lune
Et jouent en liberté sur les îlots printaniers
je possède moi aussi un esprit purifié
Oubliant mes soucis, pour flâner je vous suis.

Traduction française de Florence Hu-Sterck – Air ancien (42ème poème) poème de Libai destinés aux calligraphes

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Une autre calligraphie du même poème : voyez-vous les différences ?

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un poème de Li Bai – le mont cuivre

銅山

Le mont cuivre

李白
Li Bai (701-762)

我愛銅官樂
千年未擬還
要須回舞袖
拂盡五松山

 

Traduction mot à mot

Moi aimer / mont Cuivre / joie
Mille années / non penser revenir
Vouloir alors / tournoyer dansantes manches
Frôler d’un coup / cinq-pins colline

◊◊◊◊◊◊

J’aime le mont Cuivre , c’est ma joie
Mille ans j’y resterais sans retour
Je danse à ma guise : ma manche flottante
Frôle, d’un seul coup tous les pins des cimes !

traduction François Cheng  – L’écriture poétique chinoise – Points Essais

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

 

voici une autre  calligraphie de ce même poème. Voyez-vous les différences ?

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un poème de Li Bai – visite au maître Yong dans son ermitage

尋雍尊師隱居

Visite au maître Yong dans son ermitage

李白
Li Bai (701-762)

群峭碧摩天
逍遥不记年
撥雲尋古道
倚樹聽流泉
花暖青牛卧
松高白鹤眠
語來江色暮
獨自下寒煙

parmi une foule de pics émeraude qui frôlent le ciel
tu vis librement, oubliant les années
écartant les nuages je suis un sentier antique
m’appuyant aux arbres j’écoute couler les sources
dans la tiédeur des fleurs des buffles noirs sont couchés
à la cime des pins des grues blanches dorment
tandis que nous parlons, sur le fleuve se posent les couleurs du crépuscule
seul, je redescends dans la brume froide

traduction Cheng Wing Fun & Hervé Collet  – Li Po buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

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un poème de Li Bai – chant du voyageur

估客行

Chant du marchand voyageur

李白
Li Bai (701-762)

海客乘天風
將船遠行役
譬如雲中鳥
一去無蹤跡

le voyageur des mers chevauche les vents du ciel
il appareille sa jonque pour de longues expéditions
comme un oiseau dans les nuages
une fois parti pas la moindre trace

traduction Cheng Wing Fun & Hervé Collet  – Li Po buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le même poème calligraphié dans un format plus petit (45 x 35)

Peut-on encore vivre cet idéal taoïste aujourd’hui ?…

◊◊◊◊◊

Un autre voyageur nous a quitté samedi dernier et a presque réussi à le faire incognito. C’est Julos Beaucarne…

Même si notre histoire
Paraît dérisoire
Dans le temps qui fuit
Même si elle est vaine
Cette course humaine
Vers quoi et vers qui
Ce petit royaume
Sans majordome
C’est chez lui

Jamais à la traîne
Viens si le vent t’amène
J’ai du Frascati
Ne crains pas la pluie
De canard t’habilles
Amène Sophie
Au petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Dans un coin de silence
Une mouche danse
Sur un air de gigue
Des cheveux de neige
Des yeux qui recherchent
On ne sait quoi ni qui
Ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Un pied dans la tombe
La mort fait sa ronde
Et tu lui souris
Sa faux est à la porte
On sait qu’elle est proche
Mais ce qui la séduit
C’est ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Si tu passes outre
Si dans une poutre
On t’enferme aussi
Tu passeras en douce
Comme sur de la mousse
Vite en paradis
Dans ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Julos Beaucarne

Vous pouvez aussi écouter ce texte mis en musique
dans cet enregistrement INA…

Beau voyage !…


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Huang Geng- Amarrant la jonque à Lin Ping

黃庚-臨平泊舟

Huáng Gēng (13ème)
amarrant la jonque à Lin Ping

Une poésie de Huáng Gēng calligraphiée en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier

客舟繫纜柳陰旁
湖影侵篷夜氣涼
萬頃波光搖月碎
一天風露藕花香

la jonque du voyageur est amarrée dans l’ombrage des saules
dans la pénombre, sur le lac l’air frais nocturne assaille l’auvent
sur dix milles arpents les vagues scintillantes bercent la lune brisée
le vent chargé de rosée emplit le ciel du parfum de fleurs de lotus

« L’art de la sieste – l’été » – Edition Moundarren

 

◊◊◊◊◊

Deux autres calligraphies de ce poème

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Chin Kuan – Prenant le frais

Une poésie de Chin Kuan calligraphiée en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier

秦觀-納涼

攜扙來追柳外涼
畫橋南畔倚胡床
月明船笛參差起
風定池蓮自在香

Chin Kuan (1049 – 1100)
Prenant le frais

canne à la main je sors en quête de la fraîcheur des saules
sur la berge au sud du pont laqué je m’allonge dans une chaise pliante
sous la lune claire, dans les barques le son des flûtes s’élève
le vent se calme, sur l’étang le suave parfum des lotus

« L’art de la sieste – l’été » – Edition Moundarren

♦♦♦♦♦♦♦

Je travaille la calligraphie en m’appuyant sur un texte célèbre intitulé
« les 1000 caractères » formé de 250 quatrains.
Il sert de références aux calligraphes car il est composé de 1000 caractères différents.

A titre d’exemple voici le 111ème quatrain :

畫綵仙靈

peinture en couleur du monde des immortels

dans lequel on retrouve l’un des caractères du poème de Chin Kuan

Le voici calligraphié à partir des modèles de cinq grands calligraphes :
de gauche à droite

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 de la période des sui (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

♦♦♦♦♦♦♦

Voici deux autres calligraphies du poème de Chin Kuan

Les trois ensembles.

Bon mois d’Août dans la fraîcheur estivale.

Prochain article le 29 Août :
vous y découvrirez les gravures créées cet été …

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