Étiquette : noir

Une nouvelle peinture : le chant de l’eau

le chant de l’eau- technique mixte sur toile 100 x 81 – 2024 – Corinne Leforestier

Le chant de l’eau

L’entendez-vous, l’entendez-vous
Le menu flot sur les cailloux ?
Il passe et court et glisse,
Et doucement dédie aux branches,
Qui sur son cours se penchent,
Sa chanson lisse.

Là-bas,
Le petit bois de cornouillers
Où l’on disait que Mélusine
Jadis, sur un tapis de perles fines,
Au clair de lune, en blancs souliers
Dansa ;

Le petit bois de cornouillers
Et tous ses hôtes familiers,
Et les putois et les fouines,
Et les souris et les mulots,
Écoutent
Loin des sentes et loin des routes
Le bruit de l’eau…

Emile Verhaeren

 

 

retour haut de page

Une peinture pour fêter l’arrivée du printemps

au printemps – Technique mixte sur toile 80 x 80  © Corinne Leforestier 2023

 

Cheveux au vent
Tambour battant,

Allons
nousen,
À la rencontre du printemps.

Des arbres, des toits, des auvents,
Il pleut des milliers d’hirondelles.

Le soleil verse sur les champs,

De pleins paniers de fleurs nouvelles.

Cheveux au vent,
Tambour battant,

Allons
nousen,
À la rencontre du printemps.

Prenons nos trompettes gaiement
Et sonnons la mort de l’hiver.

La terre est comme un agneau blanc

Dans les bras nus de l’univers.

Cheveux au vent,
Tambour battant,

Allons
nousen,

Maurice Carême

Quelques détails de la peinture pour y plonger le coeur battant…

 

cette peinture est exposée à la galerie.

Visitez

Je vous souhaite de belles balades, cheveux au vent

retour haut de page

la traversée des entournements : dernière peinture 2022

Ma dernière peinture, pour partir explorer l’inconnu …

la traversée des entournements – Technique mixte sur toile – 114 x 146 – © corinne leforestier

J’aime me perdre dans la peinture lorsque je peins.
Y retrouver des traces laissées par accident et partir en cheminements variés.
Les extraits suivants du texte Émergences-résurgences d’Henri Michaux expriment bien ce que je cherche en peignant.
Et c’est sans fin, toujours ouvert sur l’inconnu à découvrir.

Peindre pour manipuler le monde (les formes), et tâter de plus près, directement. Je devais sans doute rencontrer la peinture. La peinture est une base où on peut commencer à zéro. Support qui doit moins aux ancêtres. Au moins je fais éclater un des couvercles qui me retenait.

[…]

Par mon incapacité, riche au moins en surprises, je me donne des surprises… plus qu’ailleurs, jeune par jeune savoir. Par les chocs, les bévues. (Et non pas fixé au résultat tel quel, mais pour savoir ce qui viendra après, Peinture-étape.)

[…]

Peinture pour l’aventure, pour que dure l’aventure de l’incertain, de l’inattendu. Après des années toujours encore l’aventure.

Émergences-résurgences – Henri Michaux

Quelques détails de la peinture pour partir en exploration …

Je vous souhaite pour 2023 de cheminer
de découvertes en surprises,
de rester toujours dans l’Ouvert…

retour haut de page

La clue

L’une de mes dernières peintures est une clue.

Pourquoi peindre ce passage si étroit
creusé par l’eau entre deux falaises ?

Peut-être pour me rappeler qu’une goutte d’eau ajoutée à une goutte d’eau creuse toujours son passage entre les roches.
La lumière aussi.

la clue

La clue – technique mixte sur toile 130 x 90 – 2021 © Corinne Leforestier

On s’abandonne les yeux fermés à l’eau qui, inépuisablement, ouvre les chemins ; nulle excursion n’est plus envoûtante que celle où le bien-être inhérent à tout voyage au fil de l’eau se double de la sécurité magique qui s’attache au fil d’Ariane. Ainsi pendant de longues minutes, la barque progresse dans le silence glauque ; en même temps que le soleil, les falaises arrêtent jusqu’au moindre souffle d’air. Au milieu de l’excursion de l’Evre, ces moments de silence, dans ma mémoire, viennent se poser comme un long point d’orgue ; ce silence, un doigt sur les lèvres, debout et immobile, et matérialisé en demi au creux de ces étroits plein de présences païennes, c’est vraiment le génie du lieu qui l’impose.

Julien Gracq – extrait des eaux étroites

retour haut de page

Premières neiges : une nouvelle peinture

Les premières neiges sont là, elles m’ont inspiré une nouvelle peinture.

Premières neiges – technique mixte sur toile 146 x 114 – 2019 – © Corinne Leforestier

Et dans le tumulte silencieux résonne un poème de Supervielle

Descente de Géants

Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d’ombres, de lumières,
L’univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos cœurs toujours en sang sous la peau.

Faut-il que pour nous brûlent tant d’étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?

Viendront les géants tombés d’autres mondes,
Ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.

Jules Supervielle – La fable du monde
Poésie Gallimard Pléiade NRF p 402

retour haut de page

Nature en chemin

L’un des motifs récurrents de ses toiles est celui de la route, du chemin, du fleuve qui s’éloigne. Si, en tant qu’élément formel, il a pour fonction de structurer fermement la composition, il agit aussi comme image métaphorique de l’appropriation des lieux par le cheminement, invitant le spectateur à pénétrer plus avant dans le paysage, comme si le peintre désirait l’entraîner sur ses pas pour l’introduire dans ces lieux aimés et maintes fois parcourus. 

Cette citation de Dominique Brachlianoff à propos des peintures de Sisley, pourrait souvent s’appliquer à mon travail artistique.

Le chemin, le sentier, la clue, le ravin : bref tout ce qui fait « passage » se retrouve souvent au cœur de mes œuvres. Elles sont une invitation à la balade quand le paysage s’ouvre devant soi.

Voici une peinture réalisée ce printemps où vous pourrez cheminer.

ur l’eau - technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019

Sur l’eau – technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019 © corinne leforestier

retour haut de page

Fièrement propulsé par Terracolorosa & Thème par Anders Norén