Les Hommes volants : l’une des 4 gravures travaillées cet été.
Voici un poème de Fernando Pessoa qui pourrait faire écho…
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Plutôt le vol de l’oiseau qui passe et ne laisse pas de trace,
que le passage de l’animal, qui reste rappelé par le sol.
L’oiseau passe et s’oublie, et c’est fort bien ainsi.
L’animal, là où il ne se trouve plus et où par conséquent
il ne sert plus de rien,
montre qu’il s’y est trouvé, ce qui ne sert à rien de rien.
Le souvenir est une trahison envers la Nature,
Parce que la Nature d’hier n’est pas la Nature.
Ce qui fut n’est rien, et se rappeler c’est ne pas voir.
Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer !
Traduit du portugais par Michel Chandeigne, Patrick Quillier et
Marie Antonia Câmara Manuel
Fernando Pessoa : Le gardeur de troupeau – poèmes d’Alberto Caeiro –
Editions Christian Bourgeois 1989
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