寒山詩
一住寒山萬事休
更無雜念掛心頭
閑書石壁題詩句
任運還同不繫舟
Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)
une fois à Han Shan les dix mille affaires cessent
plus aucune pensée fugace ne s’accroche au cœur
oisif, sur un rocher j’inscris des poèmes,
accordé au flux, comme une barque sans amarre.
Han Shan « merveilleux le chemin de Han shan » – Edition Moundarren
Le premier vers du poème fait référence au nom de la montagne Han Shan « Montagne Froide » située dans le massif du TianTai (天台山). Le poète adopta le même nom ;
Le voici calligraphié en kaishu
Une autre calligraphie du même poème
Nous allons passer quelques semaines avec Han Shan 寒山.
Han shan (ermite montagne froide) est l’un des poètes ch’an de la tradition chinoise.
La légende raconte qu’on a retrouvé ses poèmes inscrits sur les arbres, les rochers, les murs …
J’aime imaginer cet ermite assis sous les pins au bord d’un torrent en train de contempler longuement un papillon ou une chenille,
puis dans une fulgurance, aller graver un poème sur un rocher et redescendre en riant dans son ermitage …
Il figure dans le roman « les clochards célestes » de Jack Kerouac.
— Han Shan, vois-tu, était un érudit chinois qui, ne pouvant plus supporter la grande ville et le monde, alla se cacher dans les montagnes.
Ça te ressemble assez.
— En ce temps-là, on pouvait vraiment faire ça. Il est resté dans des grottes, près d’un monastère bouddhiste dans la région de T’ang Hsing (c’est dans la province de T’ien Tai) et le seul être humain qu’il fréquentait était ce drôle de bonhomme… Shih-Te, un Fou du Zen qui avait mission de balayer le monastère avec un balai de paille. Shih-Te, était aussi un poète, mais il n’a pas écrit grand-chose. De temps à autre, Han Shan descendait de la Montagne Froide, avec ses habits d’écorce, et pénétrait dans la chaude cuisine du monastère pour mendier un peu de nourriture. Mais aucun des moines ne voulait lui en donner sous prétexte que le solitaire refusait d’entrer dans les ordres et de répondre à l’appel de la cloche invitant les moines à la méditation trois fois par jour. Tu comprendras pourquoi en lisant quelques-unes de ses professions de foi, comme… – écoute, je vais t’en traduire un passage directement… » Je me penchai par-dessus son épaule pour voir les grandes griffes d’oiseaux sauvages qu’il déchiffrait sur l’original : « Quand je remonte le sentier de la Montagne Froide, le sentier de la Montagne Froide s’allonge devant moi ; une longue gorge barrée d’éboulis et de gros blocs, une large vallée dont l’herbe s’efface dans la brume ; la mousse est glissante, encore qu’il n’ait pas plu ; le pin murmure, bien qu’il n’y ait pas de vent ; qui peut dénouer les liens du monde et s’asseoir avec moi parmi les nuages blancs ? »
Kerouac
Han Shan et Shi De (寒山 拾得)
A suivre …
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