Étiquette : poésie Page 7 of 8

Wang Wei – un poème improvisé

王维 – 雜詩

calligraphié en xingcao  sur papier de riz 50 x 37 © Corinne Leforestier

君自故鄉來

應知故鄉事

來日綺窗前

寒梅著花未

Wang Wei (701 – 761)
Poème improvisé

Tu viens de mon pays natal,
Tu dois connaître ce qui s’y passe.
Le jour de ton départ le prunier grimpe à la fenêtre
malgré le froid, est-il déjà en fleurs ?

Traduction de Shi bo

Un poème de cheng hao : Lune d’automne

Voici un dernier poème d’automne avant de rentrer en hiver. Il sera l’occasion aussi de vous présenter quelques problèmes de mise en page.

un poème de Cheng Hao calligraphié en xingcao en 2019 – © corinne leforestier

秋月- 程颢

清溪流過碧山頭
空水澄鮮一色秋
隔斷紅塵三十里
白雲紅葉兩悠悠

Lune d’automne – chéng hào (1032-1085)

Le ruisseau limpide descend du sommet de la montagne émeraude
ciel et eau sont clairs, purs au milieu des couleurs d’automne
ici, séparé du monde de poussière par seulement trente li,
aussi insouciant que les nuages blancs et les feuilles rouges

de l’art poétique de vivre en automne
Edition Moundarren p 119


De la difficulté de la mise en page …

En travaillant cette calligraphie, je me suis aperçue que la composition (j’entends par là, l’agencement des caractères sur la feuille) n’est pas chose aisée.
Dans ce poème, 3 caractères, pourtant « simples », m’ont posé des problèmes sur la 3ème colonne en partant de la droite : 三十里 (signifiant 30 lis); ils se retrouvaient en face du caractère (signifiant un) de la deuxième colonne. Cela créait un vide et un déséquilibre dans la page.

En voici un autre exemple, où le pinceau dévie ensuite sur la droite pour tenter de rattraper ce défaut …

Sur la première calligraphie présentée dans cet article,  j’ai modifié la façon de calligraphier ces 4 caractères et ça me semble mieux.
Comparez ci-dessous la calligraphie du milieu par rapport à ses deux sœurs : ne semble-t-elle pas plus équilibrée et harmonieuse ?

Le chemin calligraphique est long.

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Une sentence d’après Su Dongpo et une poésie calligraphiée en 3 styles

Une sentence de Su Dong Po caen trois styles

安得我心空無物
管它斯文何足關

Comment se peut-il que mon cœur soit vide de toutes choses
Quelle importance a la courtoisie

calli_2019_sentence_sudongpoweb

une sentence calligraphiée sur papier de rix 50 x 150 – corinne Leforestier

La voici calligraphiée en 3 styles. De gauche à droite :

kaishu : style régulier 楷書

xingshu : style courant 行書

caoshu : style herbe folle 草書

calli_2019_ trois_styles_sentence_web

une sentence calligraphiée en 3 styles

Elle est extraite d’un poème « écrit sur une peinture célèbre de Su DongPo »

我心空無物
斯文定何間
君看古井水
萬象自往還

Totalement vide est mon cœur
Les courtoisies mondaines n’ont aucune valeur
Regardez l’eau d’un puits ancien
Dix mille images y défilent pour rien

Traduction Shi Bo

calli_2019_sentence_sudongpoweb

calligraphié en xingshu sur papier de riz 37 x 50

Voici une autre calligraphie du même poème retrouvée dans 200 ans

calli_2019_sudongpo_xingshu_empreintes_web

 

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Un poème de Lu Yu : Crépuscule d’automne

un poème de Lu Yu calligraphié en xingcao en 2019 - © corinne leforestier

un poème de Lu Yu calligraphié en xingcao en 2019 – © corinne leforestier

暮秋 – 陸淤

舍前舍後養魚塘
溪北溪南打稻場
喜事一雙黃蛺蝶
隨人往來弄秋光

Crépuscule d’automne – Lu Yu (1125-1210)

devant la maison, derrière la maison, des étangs où l’on élève des poissons
au nord de la rivière, au sud de la rivière, des aires où l’on bat le riz
joyeux, deux papillons jaunes,
me suivent tandis que je vais et viens pour jouir du paysage d’automne

de l’art poétique de vivre en automne
Edition Moundarren p 55


et voici 2 autres calligraphies du même poème

un poème de Lu Yu calligraphié en xingcao en 2019 - © corinne leforestier

les 3 vues ensemble

un poème de Lu Yu calligraphié en xingcao en 2019 - © corinne leforestier

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Les Hommes volants

Les Hommes volants : l’une des 4 gravures travaillées cet été.

les hommes volants

aquatinte au sucre sur cuivre – 30×40 © Corinne Leforestier

Voici un  poème de Fernando Pessoa qui pourrait  faire écho…

♦♦♦♦♦♦

Plutôt le vol de l’oiseau qui passe et ne laisse pas de trace,
que le passage de l’animal, qui reste rappelé par le sol.
L’oiseau passe et s’oublie, et c’est fort bien ainsi.
L’animal, là où il ne se trouve plus et où par conséquent
il ne sert plus de rien,

montre qu’il s’y est trouvé, ce qui ne sert à rien de rien.

Le souvenir est une trahison envers la Nature,
Parce que la Nature d’hier n’est pas la Nature.
Ce qui fut n’est rien, et se rappeler c’est ne pas voir.

Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer !

Traduit du portugais par Michel Chandeigne, Patrick Quillier et
Marie Antonia Câmara Manuel
Fernando Pessoa : Le gardeur de troupeau – poèmes d’Alberto Caeiro –
Editions Christian Bourgeois 1989

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Un poème de Tsao Song : Journée d’été au pavillon de l’est

un poème de tsao song calligraphoé en xingcao

un poème de tsao song calligraphié en xingcao en 2019 – © corinne leforestier

夏日東齋朝代 -曹松

三庚到秋伏
偶來松檻立
熱少清風多
開門放山入

Journée d’été au pavillon de l’est – Tsao Song (IXe)

derniers tiers de l’été
à l’improviste j’arrive sur la balustrade sous les pins
la chaleur a diminué, le vent frais abonde
j’ouvre la porte et laisse entrer les montagnes

L’art de la sieste et autres plaisirs poétiques
Edition Moundarren p 124


et voici 2 autres calligraphies du même poème

poème de tsao song  calligraphié en xingcao en 2019 - © corinne leforestier

les 3 vues ensemble

poème de tsao song  calligraphié en xingcao en 2019 - © corinne leforestier

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Liu chang qing – Salut au départ de l’ermite

劉長卿-送上人

Liu chang qing (709-785) Salut le départ de l’ermite

calligraphié en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier

孤雲將野鶴
豈向人間住
莫買沃洲山
時人已知處

Liu chang qing (709-785)
Salut au départ de l’ermite

Un nuage solitaire accompagne
des oies sauvages
Elles ne viennent pas
se loger dans notre monde
N’achète pas la montagne Wozhou
Tu connais déjà où aller

Traduction de Shi Bo

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Un poème de Han Shan

un poème de Ha,Shan calligraphié en caoshu

calligraphié en caoshu sur papier de riz 50 x 70 © Corinne Leforestier

寒山詩

閑遊華頂上
日朗晝光輝
四顧晴空里
白雲同鶴飛

Un poème de Han shan (VII-VIIIè)

oisif je me promène sur le pic fleuri
soleil serein, jour rayonnant
je regarde alentour, le ciel est dégagé
quelques nuages blancs et une grue ensemble volent

Han Shan « merveilleux le chemin de Han shan » – Edition Moundarren


et voici 2 autres calligraphies du même poème

 

les 3 vues ensemble

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Wei Yingwu – Rivière à l’ouest de Chuzhou

韋應物-滁州西涧

calligraphié en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier

獨憐幽草澗邊生
上有黃鸝深樹鳴
春潮帶雨晚來急
夜渡無人舟自橫

Wei Yingwu (737-790)
Rivière à l’ouest de Chuzhou

J’adore les herbes au bord de la rivière
Au-dessus des loriots gazouillent au fond des arbres
La pluie crépusculaire accentue la crue printanière
Un bateau solitaire en biais à l’embarcadère désert

Traduction de Shi Bo

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Toujours la même peinture ?

En contemplant la dernière peinture en cours posée sur le chevalet, je m’interroge : d’où viennent ces deux ou trois paysages qui surgissent en variations multiples au fil des ans ?
Quels sont-ils : des souvenirs ? Des lieux à atteindre ?

Le jeu est toujours le même : il consiste à apposer des touches de peintures pour s’y perdre jusqu’à trouver où se reposer, puis s’imprégner des couleurs, des matières des atmosphères rêvées, imaginées.
Les éléments inspirants sont l’eau, la pierre, les arbres, souvent un chemin, parfois une vue plongeante comme si le paysage survenait du regard d’un oiseau.
Toujours la nature et l’homme dilué jusqu’à l’effacement comme dans ce poème de René Char :

♦♦♦♦♦♦

[…] Tour à tour, coteau luxuriant, roc désolé, léger abri, tel est l’homme, le bel homme déconcertant.

Disparu, l’élégance de l’ombre lui succède. L’énigme a fini de rougir.

Nota. – Cessons de miroiter. Toute la question sera un moment, de savoir si la mort met bien le point final à tout. Mais peut-être notre cœur n’est-il formé que de la réponse qui n’est point donnée ? […]

Extrait du rempart de brindilles – Les Matinaux – René Char
Poésie / Gallimard p 121

les miroitants

Les miroitants (en cours de création) – technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019- ©Corinne Leforestier

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