L’étang aux lentilles d’eau
Au printemps l’étang est large et profond
j’attends le retour de la barque légère
lentement, lentement les lentilles d’eau se rassemblent
le saule pleureur les balaye, à nouveau les éparpille
Traduction : Wang Wei – le plein du vide – Edition Moundarren
Une autre calligraphie de ce poème
Dans ce poème le caractère 靡 est répété deux fois.
En calligraphie quand un caractère est répété,
le deuxième peut être remplacé par le signe :
Je vous souhaite un bel été au frais au bord de l’eau !
La mare de la trigale (Eure) – photo de Corinne Leforestier (juillet 2022)
Assis, solitaire, dans le bois dense de bambous Je gratte le luth en chantant à pleine voix La forêt est profonde, personne ne m’entend Seule la lune me caresse de sa lumière limpide
Traduction de Shi bo
Une autre calligraphie de ce poème au format 45 x 35
Dans la montagne déserte
La pluie est tombée à nouveau
Le soir il fait déjà un temps d’automne
Le clair de lune se répand entre les pins
La source limpide galope sur le gravier
Des bambous parviennent
Des cris des lavandières sur le chemin de retour
Les lotus dansent au passage des bateaux
Les plantes printanières sont fanées depuis longtemps
Mais vous pouvez rester ici mes amis charmants
Traduction de Shi bo
Le premier vers de ce poème
Dans la montagne déserte la pluie est tombée à nouveau
Jia Dao (779 – 843) Passant la nuit au kiosque de la famille Li
à mon chevet pour oreiller une pierre du ruisseau
la source au fond du puits communique avec l’étang au pied des bambous
passant la nuit ici, à minuit le voyageur ne dort pas encore
seul, j’écoute la pluie au moment où elle arrive de la montagne
« De l’art poétique de vivre en Automne » – Edition Moundarren
Dans ce poème, deux caractères ont une forme en caoshu (herbe folle) très semblable alors que la forme en kaishu (style régulier) est différente. Il s’agit des caractères : 半bàn (moitié – une demi) et 未 wèi (ne …pas encore) :
半 bian : de haut en bas kaishu, xingshu et 2 formes de caoshu
Voyez-vous la différence dans la forme du bas ?
未 wei : de haut en bas kaishu, xingshu et caoshu
Un troisième caractère a également une forme presque semblable en xingshu (style courant) :
il s’agit du caractère 來 lái (arriver).
Ce caractère figurant dans de nombreux textes, il peut apparaître sous différentes formes.
Voici quelques variations : de gauche à droite –來 lái – calligraphié en kaishu, xingshu, et caoshu
En raison des ces ressemblances (faux amis ?), calligraphier en caoshu demande à la fois énergie, détente et concentration. C’est un vrai plaisir lorsque l’équilibre subtil est atteint. De nombreux exercices sont nécessaires.
Voici enfin deux autres compositions de ce même poème : la première dans le même format (70 x 45), le deuxième dans un format plus petit (50 x 37).
Les trois ensembles.
Une différence de composition existe entre celui du milieu et les deux autres : voyez-vous laquelle ?
Il s’agit de la signature → en deux colonnes sur celui du milieu et en une sur les autres !
Le nom de plume pinceau n’est pas le même non plus (d’où les différents sceaux).
Le vent se lève parmi les pins
Sur le chemin du retour la rosée évaporée, les herbes sont sèches
La lumière à travers les nuages illumine les traces de nos pas
La verdure de la colline caresse nos habits
Traduction de Shi bo
Et voici le même poème calligraphié sur un plus petit format en trois colonnes
Pour apporter un peu de légèreté et accueillir en musique le printemps qui vient, voici une vidéo.
Elle présente la calligraphie en caoshu du poème « aube au printemps » de Meng Haoran, mise en musique par Jean-christophe Rozaz.
Création à Nankin – Août 2018
Le coeur Polysons – Piano : Mathieu Picard – Direction : Elisabeth Trigo
Ce même poème calligraphié dans mon atelier le 14 mars 2020
Le sommeil au printemps dure au-delà de l’aube
Partout me parviennent des piaillements d’oiseaux
Dans la nuit j’entends le murmure du vent et de la pluie
Sais-tu combien de fleurs sont tombées ainsi ?
Tu viens de mon pays natal,
Tu dois connaître ce qui s’y passe.
Le jour de ton départ le prunier grimpe à la fenêtre
malgré le froid, est-il déjà en fleurs ?
Liu chang qing (709-785) Salut au départ de l’ermite
Un nuage solitaire accompagne
des oies sauvages
Elles ne viennent pas
se loger dans notre monde
N’achète pas la montagne Wozhou
Tu connais déjà où aller
J’adore les herbes au bord de la rivière
Au-dessus des loriots gazouillent au fond des arbres
La pluie crépusculaire accentue la crue printanière
Un bateau solitaire en biais à l’embarcadère désert
Qian Qi (722 – 780)) A la fin du printemps
retour à mon ancienne maison dans la montagne
A l’entrée de la vallée
les loriots sont déjà rares
Aux derniers jours du printemps
les magnolias sont dépouillés de leurs fleurs
et celles des abricotiers s’envolent à tous les vents
J’aime surtout les bambous au pied de la montagne
Ombrageant la fenêtre
Ils gardent leur verdure sombre
en attendant mon retour