Meng HaoRan – aube au printemps : vidéo d’une calligraphie mise en musique par Jean Christophe Rozaz

Pour apporter un peu de légèreté et accueillir en musique le printemps qui vient, voici une vidéo.
Elle présente la calligraphie en caoshu du poème « aube au printemps » de Meng Haoran,  mise en musique par Jean-christophe Rozaz.

Création à Nankin – Août 2018
Le coeur Polysons – Piano : Mathieu Picard – Direction : Elisabeth Trigo


Ce même poème calligraphié dans mon atelier le 14 mars 2020

calligraphie en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier 2020

 

孟浩然-春曉

春眠不覺曉
處處聞啼鳥
夜來風雨聲
花落知多少

Meng Haoran (689 – 740)
Aube au printemps

Le sommeil au printemps dure au-delà de l’aube
Partout me parviennent des piaillements d’oiseaux
Dans la nuit j’entends le murmure du vent et de la pluie
Sais-tu combien de fleurs sont tombées ainsi ?

Traduction de Shi Bo


En vous souhaitant un beau printemps !

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Un poème de Yang Wan Li : les oiseaux du froid calligraphié en deux formats

un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2020 sur papier de riz 70 x 45

寒雀 – 楊萬里

百千寒雀下空庭
小集梅梢語晚晴
特地作團喧殺我
忽然驚散寂無聲

Les oiseaux du froid – Yang Wan Li (1127-1206)

cent, mille oiseaux du froid descendent dans la cour déserte
un moment ils se rassemblent dans les branches du prunier,
parlent entre eux de cette belle soirée
ils forment des bandes pour jacasser, exprès me cassent les oreilles
soudain ils se dispersent, silence, plus un seul bruit

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

et voici une autre calligraphie du même poème sur petit format
(papier de riz 50 x 34)

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Wang Wei – un poème improvisé

王维 – 雜詩

calligraphié en xingcao  sur papier de riz 50 x 37 © Corinne Leforestier

君自故鄉來

應知故鄉事

來日綺窗前

寒梅著花未

Wang Wei (701 – 761)
Poème improvisé

Tu viens de mon pays natal,
Tu dois connaître ce qui s’y passe.
Le jour de ton départ le prunier grimpe à la fenêtre
malgré le froid, est-il déjà en fleurs ?

Traduction de Shi bo

mise à jour annuelle de mon site terracolorosa

Je suis heureuse de vous informer de la mise à jour annuelle
de mon site terracolorosa

Vous pourrez y découvrir une sélection des œuvres réalisées en 2019

Une sélection d’encres

Une sélection de peintures
ici : la balade à 360 °

Une sélection de gravures
Une exposition à ciel ouvert
la souche saule de l’anse inversée

Sur un extrait de Tchouang-Tseu (le rêve du papillon)

Le rêve du papillon
3 exemplaires sur cahier impérial 14 x 17
11 encres et calligraphies originales

Et des calligraphies sont également
à retrouver sur ce blog
depuis avril 2019
un dimanche sur 2
belles découvertes !

A l’an nouveau : tout passe

Une sentence d’après Li Bai pour venir
vous souhaiter une bonne année 2020

古來萬事東流水
人間苦賽樂浮雲

D’après Li Bai (701-762)
Depuis que le monde est monde toutes choses sont éphémères
comme l’eau qui galope vers l’est
Dans ce monde des humains, la joie et la tristesse sont toujours plus éphémères que les nuages passagers

traduction ShiBo

calligraphie en caoshu sur papier de riz 70 x 50 marouflé – Corinne Leforestier

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Premières neiges : une nouvelle peinture

Les premières neiges sont là, elles m’ont inspiré une nouvelle peinture.

Premières neiges – technique mixte sur toile 146 x 114 – 2019 – © Corinne Leforestier

Et dans le tumulte silencieux résonne un poème de Supervielle

Descente de Géants

Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d’ombres, de lumières,
L’univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos cœurs toujours en sang sous la peau.

Faut-il que pour nous brûlent tant d’étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?

Viendront les géants tombés d’autres mondes,
Ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.

Jules Supervielle – La fable du monde
Poésie Gallimard Pléiade NRF p 402

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Un poème de cheng hao : Lune d’automne

Voici un dernier poème d’automne avant de rentrer en hiver. Il sera l’occasion aussi de vous présenter quelques problèmes de mise en page.

un poème de Cheng Hao calligraphié en xingcao en 2019 – © corinne leforestier

秋月- 程颢

清溪流過碧山頭
空水澄鮮一色秋
隔斷紅塵三十里
白雲紅葉兩悠悠

Lune d’automne – chéng hào (1032-1085)

Le ruisseau limpide descend du sommet de la montagne émeraude
ciel et eau sont clairs, purs au milieu des couleurs d’automne
ici, séparé du monde de poussière par seulement trente li,
aussi insouciant que les nuages blancs et les feuilles rouges

de l’art poétique de vivre en automne
Edition Moundarren p 119


De la difficulté de la mise en page …

En travaillant cette calligraphie, je me suis aperçue que la composition (j’entends par là, l’agencement des caractères sur la feuille) n’est pas chose aisée.
Dans ce poème, 3 caractères, pourtant « simples », m’ont posé des problèmes sur la 3ème colonne en partant de la droite : 三十里 (signifiant 30 lis); ils se retrouvaient en face du caractère (signifiant un) de la deuxième colonne. Cela créait un vide et un déséquilibre dans la page.

En voici un autre exemple, où le pinceau dévie ensuite sur la droite pour tenter de rattraper ce défaut …

Sur la première calligraphie présentée dans cet article,  j’ai modifié la façon de calligraphier ces 4 caractères et ça me semble mieux.
Comparez ci-dessous la calligraphie du milieu par rapport à ses deux sœurs : ne semble-t-elle pas plus équilibrée et harmonieuse ?

Le chemin calligraphique est long.

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Une sentence d’après Su Dongpo et une poésie calligraphiée en 3 styles

Une sentence de Su Dong Po caen trois styles

安得我心空無物
管它斯文何足關

Comment se peut-il que mon cœur soit vide de toutes choses
Quelle importance a la courtoisie

calli_2019_sentence_sudongpoweb

une sentence calligraphiée sur papier de rix 50 x 150 – corinne Leforestier

La voici calligraphiée en 3 styles. De gauche à droite :

kaishu : style régulier 楷書

xingshu : style courant 行書

caoshu : style herbe folle 草書

calli_2019_ trois_styles_sentence_web

une sentence calligraphiée en 3 styles

Elle est extraite d’un poème « écrit sur une peinture célèbre de Su DongPo »

我心空無物
斯文定何間
君看古井水
萬象自往還

Totalement vide est mon cœur
Les courtoisies mondaines n’ont aucune valeur
Regardez l’eau d’un puits ancien
Dix mille images y défilent pour rien

Traduction Shi Bo

calli_2019_sentence_sudongpoweb

calligraphié en xingshu sur papier de riz 37 x 50

Voici une autre calligraphie du même poème retrouvée dans 200 ans

calli_2019_sudongpo_xingshu_empreintes_web

 

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Intermède au haricot

— Et si l’ombre de l’avenir se perpétuait dans le passé,
qu’en serait-il des haricots à rame ?
Palabrait un arbrisseau.

— Ne rougiraient-ils pas de confusion ?
Pépiait Petit Moineau.

— Si fait, si haut, qu’en leur feuillage surgirait l’abricot.
Persiflait un tourangeau.

— N’est-ce donc pas cela, qu’on appelle « la fin des haricots » ?
Concluait l’prof de philo.

 

Et pendant ce temps là, le taureau cherchait les épinards
(qu’il finit par trouver)…

Post Scriptum :
Reprise du cours normal de ce blog dans quinze jours.
Mais comme l’écrivait Pierre Dac :

Les prévisions sont difficiles surtout lorsqu’elles concernent l’avenir

Qui peut savoir ?

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Dans le brouillard et l’orage : histoire d’une montagne – une série d’encres récentes

Voici une série d’encres réalisées cet automne inspirées du livre « histoire d’une montagne » du géographe et anarchiste Elisée Reclus, accompagnée de deux  extraits de son livre.

Encre 50 x 40 sur papier de chine marouflée sur lana 76 x 56 – 2019 Corinne Leforestier

DANS LE BROUILLARD

On se trouve comme dans un monde nouveau, à la fois redoutable et fantastique, lorsqu’on parcourt la montagne au milieu du brouillard. Même en suivant un sentier bien frayé, sur des pentes faciles, on éprouve un certain effroi à la vue des formes environnantes, dont le profil incertain tantôt semble osciller dans la brume, qui tantôt s’épaissit, tantôt devient plus claire.

 

DANS L’ORAGE

DANS L’ORAGE

Les arbres, les broussailles qui croissent sur les escarpements dardent leurs rameaux à travers la brume, d’une façon menaçante; parfois même, on ne voit qu’une masse noirâtre serpentant dans l’ombre grise : c’est une branche dont le tronc reste invisible. On a le visage baigné par une fine pluie; les touffes de gazon, les bruyères, sont autant de réservoirs d’eau glacée où l’on se mouille comme à la traversée d’un lac. Les membres se raidissent; le pas devient incertain; on risque de glisser sur l’herbe ou sur le roc humide et de rouler dans le précipice. Des rumeurs terribles remontent d’en bas et semblent prédire un sort fatal; on entend la chute des pierres qui s’écroulent, des branches chargées de pluie qui grincent sur leur tronc, le sourd tonnerre de la cascade et le sinistre clapotement des eaux du lac contre ses rives. C’est avec épouvante que l’on voit la brume se charger de la sombreur du crépuscule et que l’on pense à la terrible alternative de la mort par le dérochement ou par le froid.

Elisée Reclus (1830 – 1905) – Histoire d’une montagne

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